Le parc zoologique depuis les remparts de la Citadelle de Besançon - Photo / Hugo Azmani
Nichées sur les hauteurs de Besançon, les fortifications de la citadelle abritent un parc zoologique. Une équipe de soigneurs se relaie pour s’occuper des animaux dans ce cadre si particulier. Préparation de la nourriture, entretien des cages et étude du comportement des animaux, le rôle de soigneur est primordial pour garantir le bien-être des pensionnaires de ce zoo atypique.
“On s’en occupe comme un parent prendrait soin de son enfant”, c’est par ces mots que Florence Hoste responsable des soigneurs du parc zoologique résume son travail et celui de ses collègues. Depuis quatre ans, elle est au chevet des animaux qui ont élu domicile dans les fortifications de Vauban en 1959 sous l’impulsion de Jean Minjoz, ancien maire de Besançon. Si Éléphants et grands fauves ont vécu dans la capitale comtoise, cette époque est révolue. Les lions ont quitté le zoo en 2022, seuls restent deux tigres de Sibérie l’un des deux ne pouvant pas être déplacé pour des raisons médicales.
Le bien être animal au cœur de l’action des soigneurs
Pour les soigneurs du parc zoologique, la priorité est d'offrir les meilleurs conditions de vie possible aux pensionnaires du zoo. “C’est un combat de tous les jours”, ils collaborent étroitement avec les vétérinaires de façon à repérer la moindre anomalie.
Cet été, l’équipe de la citadelle a été mise à l’épreuve avec la canicule qui a touché la France. Horaires adaptés, brumisateurs et surveillance accrue ont permis de préserver la santé des pensionnaires du parc. “On ne cherche pas la rentabilité à tout prix, si les animaux doivent être rentrés, ils rentrent”, se félicite la responsable des soigneurs. Contrairement à un zoo privé, l’affluence des visiteurs a moins d’impact sur le fonctionnement du parc. Cependant, le climat ne fait pas partie des seules contraintes auxquelles l’équipe du zoo est confrontée. Dans un monument comme la citadelle, le maître mot est l'adaptation, les cages et les infrastructures ne permettent pas d'accueillir tout type d’animaux.
L’une des missions des soigneurs du zoo est d’étudier le comportement des animaux, ils travaillent avec une éthologue qui analyse leur attitude et donne des conseils pour améliorer leurs conditions de vie. Pour garantir la pérennité des espèces, le zoo fait des échanges avec d’autres pour “éviter la consanguinité”.
“C’est un peu l’arche de Noé”, voilà comment Florence Hoste décrit la politique de sauvegarde des espèces à laquelle la Citadelle de Besançon participe avec des parcs zoologiques du monde entier. En plus de cette préservation, la réintroduction est une étape pour certains animaux, en janvier 2021, huit ibis chauves ont retrouvé leur habitat naturel en Espagne.
Les soigneurs effectuent de nombreuses tâches au cours de la journée - Photos / Hugo Azmani
La pédagogie face aux critiques
Depuis plusieurs années, des associations animalistes critiquent les conditions de vie des animaux en captivité et certaines comme Humanimo appelle à la fermeture des parcs. A la citadelle de Besançon on mise sur la transmission et la pédagogie à travers de nombreuses actions qui rythment les saisons.
Cette volonté de transparence se traduit depuis 2018, par des demi-journées d’immersion avec les soigneurs du parc. Avec cette initiative, les soigneurs répondent aux interrogations du public et déconstruisent certains clichés sur la captivité. “On profite de ce moment privilégié pour expliquer comment ça fonctionne aux petits comme aux grands”, raconte la responsable des soigneurs.
“Souvent, enfants et même parents croient que les animaux sont prélevés dans la nature, on leur explique alors pourquoi ces animaux sont ici et pourquoi certains ne peuvent pas être réintroduits”, explique Florence Hoste qui est convaincue que cette transmission est essentielle pour les relations avec les visiteurs.
Ces ateliers d'immersion, accompagnent les engagements du zoo pour garantir la sauvegarde et la réintroduction des animaux menacées. En collaboration avec les coordinateurs des espèces (un référent mondial par espèce), ils décident des orientations que va prendre le parc pour chaque individu vivant derrière les murailles de Vauban.