Portrait de Roger Krajczi à son bureau - Photo Hugo Azmani
Depuis sa retraite, le colonel honoraire Roger Krajczi consacre son temps libre à la peinture, spécialiste des reproductions historiques d’avions militaires et de cavalerie. Il a déjà des centaines d'œuvres à son actif. Portrait d’un artiste et historien malgré lui.
Atterrissage rue du Capitaine Claude, c’est dans cette impasse qui porte le nom d’un aviateur que Roger Krajczi habite avec sa femme. “Attention à votre sac” s’inquiète le septuagénaire. Passé la porte du salon, on comprend l’inquiétude du peintre, la pièce est ornée de peintures, casques et autres accessoires militaires d’époque. Son appartement est une vraie salle d’exposition de l’histoire de la guerre.
Du très grand au très petit
Après un service national dans l’ancienne base aérienne de Metz-Frecasty, il devient réserviste et atteint le rang de Colonel honoraire de l’Armée de l’air. Sa carrière, il l’a fait dans l’ingénierie et notamment dans la construction de structure métallique. Avec l’entreprise Eiffel, il a notamment participé à l’élaboration des plans de plateformes pétrolières, de ponts métalliques ou encore de centre-commerciaux en Arabie Saoudite. 
Depuis sa retraite, Roger Krajczi a quitté les grandes constructions pour se consacrer à sa passion : la peinture. Il peint sur des toiles en bois des soldats du monde entier et s’intéresse aux conflits et armées des années 1848 à 1930.
“Je ne me considère pas comme un artiste”
Roger Krajczi ne veut pas être appelé artiste, il considère la peinture comme un hobby. “C’est un vaste travail qui m’occupe bien", assure-t-il. Vous ne trouverez pas de fioriture dans ses travaux, “Je ne fais pas de l'art abstrait, quand je fais un cheval, je fais un cheval” plaisante le peintre. Ce qui anime Roger, c’est la précision, qu’elle soit dans la technique ou dans les informations qu’il collecte. S'il ne se considère pas comme un artiste, on peut cependant penser qu’il est historien. 
Ses peintures l'amènent à créer des reproductions à partir de photographies historiques d’avions de la grande guerre ou de cavalerie du monde entier. Cette passion pour l’aviation et les militaires le mène à faire des recherches partout dans le monde depuis son poste d’ordinateur situé derrière sa table de peinture. 
Pour effectuer ses recherches, il s'est constitué à l’instar d’une rédaction internationale, un réseau de correspondants partout dans le monde. En général historiens ou conservateurs de musée, ils lui transmettent des informations pour qu’il puisse réaliser avec exactitude chaque pièce qu’il entame. “Chaque tableau raconte une histoire, je ne veux pas qu’un mec minutieux viennent chercher la petite bête” avoue-t-il. 
“Un tableau peut mettre quelques jours ou semaines à être réalisé, alors que les recherches peuvent prendre des mois voire des années” ironise-t-il. Sa prochaine pièce concerne une cavalerie Uruguayenne, il est dans l’attente d’une réponse du conservateur d’un musée de  Montevideo pour poursuivre cette reproduction. En attendant sa réponse, le colonel honoraire décolle vers un monde imaginaire et termine une mini fresque du Seigneur des Anneaux sur une paire de basket qu’il offrira à l’un de ses petits enfants pour Noël.
Hugo Azmani
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